dossier sevrage tabac

1 :La nicotine
Il existe de nombreuses idées reçues sur les dangers de la nicotine,
mais qu’en est-il vraiment ?
Le plus dangereux dans la nicotine contenue dans le tabac, c’est sa diffusion sous forme de shoots nicotiniques qui est dangereuse. En effet, la nicotine contenue dans les cigarettes est très rapidement diffusée par voie artérielle et provoque chez les fumeurs un effet de shoot cérébral de 30 secondes environ . Cela provoque ainsi des sensations de plaisir, entretenant ainsi la dépendance. En revanche, la nicotine contenue dans les Substituts Nicotiniques est spécifiquement dosée et diffusée progressivement en passant par la peau ou la muqueuse buccale.
Présente naturellement dans le tabac, la nicotine est la molécule responsable des syndromes de manque et de dépendance. Elle agit directement sur votre système nerveux et provoque une dépendance puissante, parfois supérieure à celle de la cocaïne ou de l’héroïne. Une fois inhalée, la nicotine met quelques secondes pour arriver au cerveau. Diffusée sous forme de shoot via la cigarette, elle a un effet anxiolytique, coupe-faim et stimulant.

2 :Les Substituts Nicotiniques
La nicotine contenue dans les Substituts Nicotiniques est diffusée de manière lente et progressive de manière à soulager les symptômes de manque, sans provoquer le pic de plaisir et donc entretenir la dépendance. Dans ce cas, les effets de la nicotine liés au tabagisme ne sont pas ressentis. La nicotine n’est pas cancérigène, ce sont les produits chimiques dégagés par la fumée de cigarette qui sont véritablement nocifs pour la santé.
Les Substituts Nicotiniques atténuent les symptômes de sevrage. Ils fonctionnent en libérant de la nicotine dans des doses relativement modestes, qui arrivent petit à petit dans le sang. Le "shoot" de nicotine obtenu par le fumeur est remplacé par une diffusion progressive qui rend le sevrage moins pénible.

En résumé:

    La nicotine, lorsqu'elle est inhalée avec la fumée de tabac, crée une dépendance physique.
    A l'arrêt, le manque de nicotine peut entraîner des symptômes désagréables de sevrage : besoin urgent de fumer, irritabilité, déprime, difficultés de concentration, anxiété, troubles du sommeil, maux de tête, prise de poids, appétit augmenté.
    Les Substituts Nicotiniques compensent une partie de ce manque en nicotine. Ils apportent la nicotine que votre organisme recevait quand vous fumiez.
    Ils atténuent les symptômes de sevrage et vous permettent de vous concentrer sur les autres aspects importants de l'arrêt, les aspects sociaux, comportementaux et psychologiques de la consommation de cigarettes .
    En utilisant les substituts de nicotine, vous évitez d'inhaler le goudron, les substances toxiques, le monoxyde de carbone et les gaz irritants que contient la fumée.

2 .1 Comment choisir la dose de son substitut nicotinique
Les Substituts Nicotiniques sont des médicaments.
En bonne logique, plus on fume, plus on est dépendant et plus on subira des symptômes de sevrage. Il faudra alors augmenter la dose de Substituts Nicotiniques. La première chose à faire est de calculer la dose à laquelle on était habitué, en tant que fumeur. En moyenne, une cigarette correspond à 1 à 2 mg de nicotine absorbée, un fumeur ayant l'habitude de fumer plus de 20 cigarettes par jour choisira, par exemple, des patch à 21 mg sur 24 heures. Le sou-dosage est fréquent et peut conduire à la rechute: ne sous-dosez pas ces produits et prenez-les pendant toute la durée recommandée (8 à 12 semaines).

Ainsi, beaucoup de spécialistes sont d'avis que le dosage en Substituts Nicotiniques doit être d'environ 1 mg de nicotine par cigarette consommée. D'après ce principe, une personne qui fume 25 cigarettes par jour pourrait prendre un patch à 24,9 mg ou prendre 12x2mg microtabs. Ce principe de 1 mg de nicotine par cigarette doit toutefois être relativisé. D'abord, Il faut garder en mémoire que les gommes et les patchs relâchent seulement 70% à 75% de la nicotine qu'ils contiennent, contrairement aux microtabs dont toute la nicotine est ingérée. Ensuite, des recherches récentes montrent que le nombre de cigarettes par jour doit être pondéré par l'intensité avec laquelle on "tire" sur la cigarette. Par contre le type de cigarettes , plus ou moins fortes, n'a aucune influence sur la quantité de nicotine absorbée: les cigarettes légères sont capables de délivrer autant de nicotine que les cigarettes dites normales!

Les personnes qui tirent très fort sur leurs cigarettes et qui n'arrivent pas à réduire leur consommation auront sans doute besoin d'une dose plus forte de Substituts Nicotiniques. De manière générale, les fumeurs très dépendants profiteront grandement d'un traitement de substitution et du suivi par une spécialiste. Au contraire, les personnes qui fument moins de 5 cigarettes par jour, qui fument leur première cigarette de la journée plus d'une heure après le réveil et qui ne ressentent pas de symptômes de sevrage ne sont probablement pas dépendantes. Pour ces personnes, les Substituts Nicotiniques sont moins utiles. Si elles se sentent néanmoins très dépendantes, il se peut que l'addiction soit moins physique que psychologique ou comportementale. Dans ce genre de cas, un soutien médical ou psychologique est également indiqué.

2.2 Surdosages et sous dosages
Tous les gens ne sont pas égaux devant la même dose de nicotine. Des facteurs physiologiques spécifiques, souvent héréditaires, déterminent en effet la proportion de nicotine qui devient disponible dans le sang ainsi que la sensibilité de l'organisme à la nicotine.

2.2.1 Le surdosage de Substituts Nicotiniques est plutôt rare. Mais cela arrive, alors il vaut mieux savoir en reconnaître les signes: dégoût total du tabac, goût désagréable dans la bouche, maux de tête, vertiges, insomnies, augmentation du rythme cardiaque, nausées, voire diarrhées. En cas de surdosage, il suffit généralement d'enlever son patch ou de cracher sa gomme ou son microtab.

2.2.2 Le sous dosage est un phénomène bien plus courant. Ce sont alors les symptômes de sevrage qui apparaissent, et un risque accru de rechute.

Comment différencier les symptômes du surdosage de ceux du sous dosage? Certains symptômes sont en effet identiques (nervosité, insomnies), il n'est pas toujours facile de savoir si c'est parce qu'on prend trop de Substituts Nicotiniques ou pas assez. En principe, si on a encore envie de fumer, il s'agit d'un sous-dosage. Et si on est totalement dégoûté du tabac, c'est un surdosage.

2.3 Durée des traitements

Les traitements par substitution durent généralement trois mois et sont interrompus progressivement. Les doses peuvent être diminuées peu à peu. On conseille cela pour laisser à l'organisme le temps de se désaccoutumer.

Ces trois mois représentent une moyenne donnée à titre indicatif. C'est avant tout une question de stratégie personnelle, qu'on doit déterminer seul ou avec son thérapeute. Tout au plus, on recommande aux fumeurs qui arrêtent les Substituts Nicotiniques d'en garder quelques-uns à portée de main pendant les premières semaines, en cas de besoin urgent (tout vaut mieux que de reprendre une cigarette!).

Les traitements peuvent être prolongés si nécessaire, quand le désire impérieux de fumer se fait encore ressentir et leur interruption prématurée diminue considérablement leur efficacité!

3 LES DIFFERENTS Substituts Nicotiniques
3.1    Le patch de nicotine

patch nicotine

3.1.1 Quels sont les avantages du patch?

Le patch ou timbre de nicotine s'applique sur la peau et diffuse lentement la nicotine à travers la peau. Il permet de réduire ou d’éviter les symptômes de manque liés à l’arrêt de la cigarette. Nervosité exacerbée, stress, prise de poids  sont parmi les symptômes de sevrage les plus courants. A l’instar des autres Substituts Nicotiniques, le patch est efficace dans la mesure où les doses et la durée d’utilisation sont respectées. Ces doses peuvent être déterminées grâce au test de dépendance à la nicotine.

Le patch est un médicament efficace pour arrêter de fumer. Cette efficacité a été prouvée dans de nombreuses études scientifiques.
Pour les symptômes de manque qui surviennent le matin, le patch de 24 heures a un meilleur effet protecteur. Renseignez-vous auprès de votre médecin ou pharmacien.
Le patch fournit de la nicotine plus lentement que la gomme et les comprimés, mais de façon plus constante et durable pendant la journée. Cela permet de soulager l'irritabilité, l'envie de grignoter, les sautes d'humeur, les difficultés de concentration, l'envie de fumer et d'autres désagréments qui peuvent survenir à l'arrêt du tabac.

 Le patch a l'avantage de pouvoir se combiner à d'autres médicaments. Il est possible de porter le patch toute la journée, tout en consommant ponctuellement, une gomme ou un microtab de nicotine. Cela est très efficace lorsque l’on est confronté à un besoin impérieux de fumer, lors de la fin du repas ou d’une pause avec des collègues.

3.1.2 Quels sont les effets indésirables du patch?

Rougeurs ou démangeaisons locales (là où le patch est collé): ce sont les effets indésirables les plus fréquents. En général, elles sont plus intenses en début de traitement et disparaissent au bout de 48 heures après le retrait du patch. Pour atténuer ces effets secondaires, on recommande de varier les point de pose : épaule gauche puis droite, …

Modifications du sommeil : quand on porte le patch pendant la nuit, on peut être sujet à l’insomnie ou à une autre perturbation du sommeil. Souvent, le sommeil s’améliore en raison de la disparition des symptômes de sevrage consécutive au port du patch.

Plus rarement, on observe d'autres effets indésirables comme les nausées, les maux de tête et une accélération de la fréquence cardiaque. Les effets indésirables du patch sont généralement légers, ce qui constitue un avantage par rapport à certains médicaments vendus sur ordonnance.

3.1.3 Comment utiliser le patch?

1. Mesurez votre degré de dépendance à la nicotine : le test de fagerstrom - Cliquer ICI pour faire le TEST

patch, gommes, microtabs, comprimés ou inhalateur: ces produits aident à se libérer de la dépendance physique à la nicotine. Mais pour que ces produits soient efficaces, il est essentiel qu'ils soient pris à la bonne dose. Cette dose se détermine en fonction de votre degré de dépendance à la nicotine. Attention : le nombre de cigarettes que vous fumez est un indicateur approximatif pour évaluer votre degré de dépendance, c’est-à-dire, on peut être dépendant même en consommant relativement peu de cigarettes .
Afin d'évaluer la dépendance à la nicotine, on utilise le test de Fagerstrom

2. Choisissez la dose en fonction du degré de dépendance

patch de 21 mg sur 24 heures ou de 15 mg sur 16 heures : ces doses correspondent aux besoins de la plupart des patients vus en consultation spécialisée en tabacologie. Pour beaucoup d’entre eux, il faut prescrire un traitement combiné, c’est-à-dire patch plus gommes, patch plus inhalateur ou deux patchs. Le patch de 21 mg sur 24 heures est préférable car il évite les symptômes de manque du lendemain matin. patch de 14 mg sur 24 heures ou de 10 mg sur 16 heures : cette dose correspond à une dépendance moins importante à la nicotine. patch de 7 mg sur 24 heures et 5 mg sur 16 heures : ces patchs sont utilisés surtout dans la phase de diminution de doses, vers le derniers mois de traitement.

3. Appliquez correctement

Collez le patch sur une surface de la peau sèche et sans poils (bras, cuisse, tronc, hanche, omoplate). Changez chaque jour l'emplacement où vous collez le patch. Respectez un intervalle d'une semaine avant de recoller le patch dans la même zone. Vous pouvez prendre une douche ou un bain avec le patch, car il est imperméable. Si le patch se décolle, fixez-le avec du sparadrap par-dessus.

4. Respectez la durée du traitement

La durée recommandée du traitement est au moins de 8 à 12 semaines, voire plus quand la dépendance à la nicotine est très forte.

Très important: vous aurez beaucoup plus de chances de réussir votre arrêt si vous gardez le patch pendant toute la durée nécessaire et si vous utilisez la bonne dose.
Selon le Dr Rodrigo Tango (médecin tabacologue), l’utilisation du patch de 24 heures permet une amélioration de la qualité du sommeil pendant l’arrêt du tabac et cette amélioration varie selon le degré de dépendance à la nicotine.

Cependant, dans quelques cas il peut avoir une péjoration sous la forme d’insomnies. On peut éliminer ces insomnies en retirant son patch après 16 heures seulement au lieu de le garder jusqu’au lendemain, mais dans ce cas, il y aura une perte de la protection du patch contre les symptômes de manque le lendemain matin.

On peut compenser cette perte de protection avec des gommes, des comprimés à dissoudre sous la langue, des comprimés à sucer, etc., avant que le nouveau patch commence à faire son effet. Parmi les personnes suivies dans une consultation spécialisée en tabacologie, on a constaté que l’erreur la plus fréquente consistait à utiliser des doses trop faibles de Substituts Nicotiniques. Cette erreur mène à une perte de protection contre les symptômes de manque de la cigarette, donc à plus de rechutes.

3.1.4    Questions et réponses du Dr Jean-Paul Humair, médecin tabacologue aux Hôpitaux Universitaires de Genève

"J'ai dejà essayé d'arrêter de fumer par le biais du patch, sans succès : les moments de manque étaient trop durs à supporter. Est-il possible d'utiliser à la fois un patch et un autre produit de substitution (gomme, inhalateur) en même temps?"
Oui, il est tout à fait possible et plus efficace d'associer un patch avec un autre substitut en nicotine (gomme, tablette, inhalateur). Ce dernier se prend à la demande pour gérer les moments difficiles. C'est même indiqué chez les gros fumeurs (>30-40 cig/j) et ceux pour lesquels un seul substitut ne suffit pas.

"J'ai essayé d'arrêter de fumer avec un patch 21mg et des chewing gums a la nicotine mais je n'y suis pas arrivé : le manque était toujours là. Je fume plus de 35 cigarettes par jours sans filtres. Puis-je appliquer deux patchs de 21mg en même temps ?
Le problème avec les patchs, c'est qu'il faut plusieurs heures pour qu'ils atteignent un effet.. Dans votre situation, une combinaison patch 21 mg avec gomme 4mg (ou spray nasal) à prendre très régulièrement au début, soit toutes les 30-60 min., est préférable. D'une façon générale, si les symptômes de manque ne sont pas assez calmés par le traitement, il faut augmenter la dose totale de nicotine, avec un produit à action rapide pour avoir un effet immédiat.

 "Pourriez-vous me dire si l'on peut utiliser le patch avec le bupropion. Après plusieurs tentatives, j'essaie encore et je voudrais savoir si on a plus de chance en associant les deux."

Il est tout à fait possible d'associer le bupropion (Zyban) avec un patch de nicotine ou tout autre substitut en nicotine. Il existe des études sur l'association du bupropion (Zyban) avec un patch de nicotine : une étude a démontré que l'association des deux traitements s'est avérée légèrement plus efficace que le bupropion seul, tandis qu'une autre n'a pas mesuré de différence d'efficacité. En cas de rechute avec d'autres méthodes, cette association est souvent proposée par les médecins.
 "J'ai arrêté de fumer avec l'aide de patchs. J'ai plus tard troqué les patchs contre des chewing gums à la nicotine 2mg (6 par jour en moyenne). Cela fait maintenant 8 mois que j'utilise des Substituts Nicotiniques! Est-ce dangereux pour ma santé?"
Non la nicotine n'est pas dangereuse pour votre santé car elle n'est pas la cause des multiples maladies dues au tabac. De plus les doses que vous prenez sont inférieures aux doses de nicotine absorbées en fumant. Par contre la nicotine est responsable de la dépendance et vous êtes probablement dépendant des gommes. C'est sans aucun doute préférable à la reprise du tabac. Néanmoins essayez de vous en passer en diminuant très progressivement à raison de 1 en moins chaque semaine. Analysez quand vous les prenez et trouvez un autre moyen que la gomme dans ces situations. Vous trouverez plein de suggestions dans les brochures de ce site

3.2 Les gommes ou chewing gum à la nicotine

gommes chewing gum nicotine3.2.1 Quels sont les avantages du chewing-gum à la nicotine?

Moins de prise de poids après l'arrêt du tabac. Il est scientifiquement prouvé que des personnes qui utilisent des Substituts Nicotiniques ont moins de risque de prendre du poids après l'arrêt du tabac.

Soulagement rapide de l'irritabilité, de l'envie de grignoter, des sauts de l'humeur, des difficultés de concentration, de l'envie de fumer et des autres désagréments qui peuvent survenir à l'arrêt du tabac.

Les gommes peuvent nettement diminuer beaucoup, voire supprimer ces symptômes, à condition d’être utilisées correctement et à la bonne dose. Il est recommandé de choisir la dose des médicaments en passant un test de dépendance à la nicotine.

Des études scientifiques ont prouvé que les gommes augmentent beaucoup vos chances de réussir à arrêter de fumer..

3.2.2 Quels sont les effets indésirables?

En début de traitement, on peut présenter une irritation de la bouche, un hoquet, des brûlures d'estomac, une salivation augmentée ou autres troubles digestifs légers (surtout si on mâche trop vite ce médicament). Pour réduire ces problèmes, il convient de ne pas mastiquer comme un chewing-gum, mais d’une façon lente.
Des perturbations du sommeil peuvent survenir, surtout si vous prenez des gommes le soir. Toutefois. elles peuvent être liées à l'arrêt du tabac. Il en est de même pour les céphalées (maux de tête), qui peuvent être liées à l’arrêt du tabac et aux effets indésirables des gommes.

Parmi les autres effets indésirables, on note l'augmentation de la fréquence cardiaque. La plupart des effets indésirables peuvent être évités si l'on mâche la gomme selon les instructions ci-dessous.
Si vous avez régulièrement des brûlures d'estomac, nous proposons d'éviter ce médicament. Il en est de même si vous avez un ulcère. Dans ces situations, le patch pourrait être une meilleure option que les gommes.

3.2.3 Comment utiliser les gommes?

Vous pouvez les prendre régulièrement sur la journée, ou uniquement lorsque l'envie vous tenaille. Du fait de leur flexibilité, elles sont surtout indiquées pour celles et ceux qui fument de manière irrégulière. Prenez au minimum 10 gommes par jour. Si vous ressentez le besoin de fumer, prenez davantage de gommes ou utilisez en même temps soit un patch, soit un inhalateur de nicotine. Si vous fumez moins de 20 cigarettes par jour, vous pouvez, pour économiser, couper les gommes de 4 mg en 2 et mâcher 1/2 gomme à la fois.

Durée du traitement: de 8 semaines à 3 mois au maximum.

Important : pour un résultat optimal, suivre les instructions de mastication suivantes:
Mâcher lentement la gomme : le goût apparaît
Après environ 10 mastications, observer une pause en calant la gomme entre la joue et la gencive
Attendre que le goût s'attenue
Recommencer à mâcher lentement la gomme (une gomme = 30 minutes)

3.2.4 Astuces des médecins tabacologues

Evitez de boire du café ou du jus de fruits (acide) avant et pendant la prise de la gomme, car ces boissons diminuent son efficacité.

Une mastication trop rapide libère une quantité trop importante de nicotine, un goût fort et piquant, une diminution de l'efficacité de la gomme, le hoquet ou encore mal à l'estomac.

Ne pas interrompre le traitement prématurément, car cela diminue beaucoup vos chances de succès.

3.3 Les comprimés de nicotine, à sucer

comprimes nicotine


3.3.1 Quels sont les avantages du comprimé à sucer?

Un comprimé à sucer de 2 mg équivaut à une gomme de 4 mg.
Les comprimés à sucer permettent de réduire ou éviter la prise de poids après l'arrêt du tabac, comme le patch, les gommes, les comprimés sublinguaux et les autres Substituts Nicotiniques, à condition d'être utilisés à la dose adéquate et pendant une durée suffisante.
Les comprimés à sucer (comme les autres Substituts Nicotiniques) soulagent rapidement l'irritabilité, l'envie de grignoter, les sauts de l'humeur, les difficultés de concentration, l'envie de fumer et d'autres désagréments qui peuvent survenir à l'arrêt du tabac.
Les comprimés peuvent diminuer beaucoup, voire annuler complètement ces symptômes, à condition qu'ils soient utilisés à la bonne dose. C'est pourquoi on devrait toujours choisir la dose des médicaments en utilisant un test de dépendance à la nicotine.
Les comprimés à sucer existent en doses de 1 mg et 2 mg, alors que les comprimés sublinguaux existent uniquement en doses de 2 mg.
Les comprimés à sucer peuvent être combinés avec d'autres médicaments, comme le patch, afin d'augmenter votre protection contre l'envie de fumer, de grignoter, les sauts de l'humeur et les autres symptômes de manque.

3.3.2 Quels sont les effets indésirables?

Les comprimés à sucer peuvent avoir un goût désagréable. Dans ce cas, il faut coller le comprimé contre l’intérieur de la joue une ou deux minutes, avant de reprendre l'utilisation.

Chez environ 20% des patients traités avec des Substituts Nicotiniques oraux (dont les comprimés à sucer), on observe des effets indésirables, qui sont généralement légers et limités à la durée du traitement. Certains symptômes, tels que vertiges, céphalées et insomnie, peuvent également être dus aux symptômes de sevrage apparaissant dans le cadre de la désaccoutumance au tabac. Les effets indésirables suivants ont également été rapportés: des aphtes, des brûlures de la bouche, une augmentation de la fréquence cardiaque, des brûlures d'estomac, des nausées, des vertiges, le hoquet, des irritations de la gorge.

3.3.3 Comment utiliser les comprimés?

La dose journalière de 8 à 12 comprimés à sucer est généralement suffisante (comprimés de 1 mg ou de 2 mg, selon le degré de dépendance à la nicotine).
La dose maximale est de 15 comprimés par jour, mais l'erreur la plus fréquente consiste à prendre une dose trop faible, ce qui augmente le risque de rechute. Nous vous proposons de choisir la dose en fonction de votre degré de dépendance à la nicotine, par exemple en utilisant ce test très court.
Vous pouvez aussi combiner ces comprimés avec un patch, afin d'être protégé contre les symptômes de manque toute la journée.
Le traitement doit durer de 8 semaines à 3 mois. Si vous interrompez tout traitement, cela diminue beaucoup vos chances de succès.
3.3.3 Astuces des médecins tabacologues
Si un goût désagréable apparaît, gardez le comprimé contre la joue une ou deux minutes avant de recommencer à l'utiliser.
Evitez de boire du café ou du jus de fruits (acide) avant et pendant la prise des comprimés, car ces boissons diminuent l'absorption du médicament.
Ne pas interrompre le traitement prématurément, car cela diminue beaucoup vos chances de succès.

3.4. Les comprimés de nicotine sublinguaux

comprimes nicotine sublinguaux

3.4.1 Quels sont les avantages du comprimé à dissoudre?

Les comprimés sublinguaux permettent de réduire ou éviter la prise de poids après l'arrêt du tabac, comme le patch, la gomme et les autres Substituts Nicotiniques, à condition d'être utilisés à la dose adéquate et pendant une durée suffisante.
L'action des comprimés sublinguaux est rapide, comme l'action de la gomme, mais les comprimés sont plus discrets que les gommes et leur mode d'emploi est plus simple.
Les comprimés soulagent rapidement l'irritabilité, l'envie de grignoter, les sauts de l'humeur, les difficultés de concentration, l'envie de fumer et d'autres désagréments qui peuvent survenir à l'arrêt du tabac.
Les comprimés peuvent diminuer beaucoup, voire annuler complètement ces symptômes, à condition qu'elles soient utilisés à la bonne dose. C'est pourquoi on devrait toujours choisir la dose des médicaments en utilisant un test de dépendance à la nicotine.
Les comprimés peuvent être combinés avec d'autres médicaments, comme le patch, afin d'augmenter votre protection contre l'envie de fumer, de grignoter, les sauts de l'humeur et les autres symptômes de manque.

3.4.2 Quels sont les effets indésirables?

Chez environ 20% des patients traités avec des comprimés sublinguaux, on observe des effets indésirables, qui sont généralement légers et limités à la durée du traitement. Certains symptômes, tels que vertiges, céphalées et insomnie, peuvent également être dus aux symptômes de sevrage apparaissant dans le cadre de la désaccoutumance au tabac.
Les effets indésirables suivants ont également été rapportés: des aphtes, une augmentation de la fréquence cardiaque, des brûlures d'estomac, des nausées, des vertiges, le hoquet, des irritations de la bouche ou de la gorge.
3.4.3 Comment utiliser les comprimés?

Avant toute chose, nous vous recommandons de connaître votre degré de dépendance physique à la nicotine, par exemple en utilisant un test très court (une à trois questions), puis de revenir sur cette page.
Si vous êtes fortement dépendant, nous vous recommandons de prendre de 16 à 24 comprimés par jour (comprimés de 2 mg, maximum 30 unités distribuées dans la journée).
Si vous êtes peu dépendant, nous vous recommandons de prendre de 8 à 12 comprimés par jour.
Vous pouvez aussi combiner ces comprimés avec un patch, afin d'être protégé contre les symptômes de manque toute la journée.
Placez le comprimé sous la langue et laissez-le fondre en 20 minutes. L'effet ressenti varie beaucoup d'une personne à l'autre. Le traitement doit durer de 8 semaines à 3 mois. Si vous estimez que les comprimés ne vous conviennent pas, discutez avec votre médecin sur la possibilité d'un autre substitut nicotinique. Si vous interrompez tout traitement, cela diminue beaucoup vos chances de succès.

3.4.4 Astuces des médecins tabacologues

Evitez de boire du café ou du jus de fruits (acide) avant et pendant la prise des comprimés, car ces boissons diminuent l'absorption du médicament.
Il ne faut pas mâcher ni avaler les les comprimés, car cela diminue leur efficacité. Laissez fondre les comprimés sous la langue.
Ne pas interrompre le traitement prématurément, car cela diminue beaucoup vos chances de succès.


4 Efficacité des Substituts Nicotiniques
Une équipe internationale (Cochrane Collaboration) a analysé les résultats d'une centaine d'études portant sur les Substituts Nicotiniques: 51 concernaient les gommes à mâcher, 34 les patchs, 4 les inhalateurs, 3 les tablettes de nicotine (et 4 le spray nasal qui n'est plus en vente aujourd'hui). Au total, ces études ont porté sur plus de 35'000 fumeuses et fumeurs à travers le monde.

De cette masse de résultats, les chercheurs concluent que chez les personnes recevant effectivement de la nicotine, l'abstinence au tabac est augmentée de 74% par rapport à l'absence de traitement ou à l'administration d'un placebo (patch, gomme, etc. sans nicotine). Selon les études, l'abstinence était évaluée 6 ou 12 mois après le début du traitement, mais la très grande majorité des rechutes ont eu lieu pendant les 3 premiers mois.

En ce qui concerne les gommes, les chercheurs ont constaté que les fumeurs très dépendants utilisant des gommes à 4 mg de nicotine avaient deux fois plus de chances de réussir leur sevrage que ceux qui se contentaient de gommes à 2 mg. Par ailleurs, il est vraisemblable que l'utilisation simultanée de plusieurs types de substituts (p.ex. patchs + gommes) augmente les chances d'arrêt, mais le sujet n'a pas encore été suffisamment étudié pour qu'on puisse en tirer des conclusions définitives.

En ce qui concerne les patchs, ceux portés pendant 16 heures (15 mg) et ceux portés pendant 24 heures (22 mg) paraissent avoir une efficacité comparable. De même, le fait de continuer à porter des patchs au-delà de huit semaines après l'arrêt, ou le fait de réduire la dose lentement plutôt que de manière abrupte, ne semblent pas améliorer les chances de réussir son sevrage.

Bien que les Substituts Nicotiniques augmentent les chances de réussite, ces chances restent faibles si aucun autre soutien (p. ex. médical, psychologique) n'est offert en parallèle. En effet, et quel que soit le produit utilisé, les études dans lesquelles les candidats au sevrage recevaient un soutien ont obtenu de meilleurs résultats que celles où les candidats étaient livrés à eux-mêmes.

Les auteurs de cette analyse internationale insistent sur le fait que les Substituts Nicotiniques ne sont pas un remède miracle contre le problème complexe de l'addiction. Mais ces produits augmentent les chances de réussite, surtout lorsqu'ils sont accompagnés par d'autres méthodes (soutien médical, soutien psychologique). Quoi qu'il en soit, "beaucoup de fumeurs devront procéder à de multiples tentatives avec des stratégies variées avant de réussir", concluent-ils.
 
5.    Point sur la cigarette électronique, les dangers et les risques de cancer 

cigarette electronique

L’utilisation de la cigarette électronique, ou e-cigarette, a fortement augmenté récemment en France. Les risques liés à sa consommation génèrent cependant de nombreuses controverses, notamment à propos des substances cancérogènes que les e-cigarettes pourraient contenir.
De ses travaux du HCSP, publiés le 22 février 2016, il ressort que la cigarette électronique :
- peut être considérée comme une aide pour arrêter  ou réduire la consommation de tabac des fumeurs;
- pourrait constituer une porte d’entrée dans le tabagisme ;
- induit un risque de renormalisation de la consommation de tabac compte tenu de l’image positive véhiculée par son marketing et sa visibilité dans les espaces publics.
Et le HCSP recommande d’informer, sans en faire publicité, les professionnels de santé et les fumeurs que la cigarette électronique est une aide à l’arrêt du tabac; et un mode de réduction des risques du tabac en usage exclusif, et de maintenir les modalités d’interdictions de vente et de publicité prévues par la loi et d’étendre l’interdiction d’utilisation à tous les lieux affectés à un usage collectif.
Une nouvelle étude parue fin Août 2016 dans la revue « Thorax » revèle que « des souris soumises à des vapeurs de e-cigarette avec nicotine, une heure par jour, pendant quatre mois, présentaient des lésions pulmonaires ... »
La prudence reste donc de mise quand à l'utilisation des cigarettes électroniques, en effet il faudra attendre une vingtaine d'années pour avoir des certitudes sur l’innocuité à long terme de tels dispositifs.

6. Compléments alimentaires
Les compléments alimentaires peuvent également être intéressants dans le cadre du sevrage tabagique tout d’abord puis du sevrage nicotinique ensuite.
Nous avons vu que les Substituts Nicotiniques permettaient compte tenu de leur efficacité un sevrage tabagique dans la plupart des cas où ils étaient bien utilisés .
Ce sevrage tabagique à l’aide de substituts nicotinique est bénéfique car il supprime tous les effets néfastes liés à la composition et à la combustion des cigarettes mais il est important de pouvoir également à un moment donné réduire sa consommation de Substituts Nicotiniques pour pouvoir arrêter un jour.
En effet, même si aujourd'hui, il est reconnu que les Substituts Nicotiniques sont moins nocifs que la cigarette, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur l'innocuité des Substituts Nicotiniques dans une utilisation à long terme ( plusieurs années ).
Après avoir réussi son sevrage tabagique  à l'aide de Substituts Nicotiniques, il faut dans la mesure du possible réussir ensuite son « sevrage nicotinique » c'est à dire l'arrêt de l'utilisation des Substituts Nicotiniques.
Pour ce faire, des compléments alimentaires peuvent être intéressants, certains pouvant être utilisés pour « dupliquer »les effets recherchés de la nicotine :

- Effets anxiolytiques de la nicotine
La nicotine a un effet sur le stress, l'anxiété, on peut donc en cas de suppression de la nicotine se tourner vers :
Des minéraux :Le magnésium : régulateur de stress sans effet d'accoutumance et sans effet sédatif sur l'organisme
La phytothérapie : Les plantes traditionnellement utilisées contre le stress comme la valériane, le houblon, la passiflore, …
L'Aromathérapie : Huile essentielle de lavande, Huile essentielle de Petit Grain Bigaradier, Huile essentielle de Verveine citronnée, Huile essentielle d'Ylang-Ylang, Huile essentielle d'Angélique, toutes ces huiles essentielles agissent sur les problèmes d'angoisse, de sommeil, de stress .
- Effets Stimulants de la nicotine :
Pour dupliquer les effets stimulants de la nicotine, on peut utiliser :
En Phytothérapie : le Guarana, le Cola sont des plantes riches en caféine qui peuvent aider à stimuler l'organisme sur le plan physique et de la concentration. Le ginseng peut également être utilisé
En aromathérapie : l'huile essentielle de Cannelle de Ceylan, de menthe poivrée ont des effets stimulants qui peuvent remplacer les effets stimulants de la nicotine.


CONCLUSION sur SEVRAGE DU TABAC ET Substituts Nicotiniques
Les Substituts Nicotiniques peuvent constituer une véritable aide pour le sevrage tabagique, encore faut il qu'ils soient bien utilisés, ce dossier vous permettra d'en savoir un peu plus sur l'utilisation des Substituts Nicotiniques pour mieux les maîtriser.
Le sevrage tabagique réussi, il convient de réussir le sevrage nicotinique en s'aidant si nécessaire de compléments alimentaires.
Si nous avons évoqué dans ce dossier les grands axes du sevrage tabagique puis de sevrage nicotinique, chaque cas est unique et pour mettre en place le programme de sevrage qui vous correspond le mieux, le pharmacien saura trouver avec vous les solutions les plus adaptées à votre cas, n'hésitez donc pas à nous solliciter sur ces sujets.
Pascal LEGRAND DURAND Pharmacien, Pharmacie de Bir Hakeim

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